Sainte Rita
« La Sainte des cas
impossibles,
l’Avocate des causes désespérées,
le Refuge de la dernière heure »
« Demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ;
frappez et l’on vous ouvrira »
(Évangile de Matthieu)
Sainte Rita est née en 1381, près de Cascia, en Ombrie, en Italie, dans un contexte politique particulier, marqué par une guerre entre partisans du Pape et partisans de l’Empereur. Dans ce contexte, ses parents sont ce que l’on nomme des « porte-paix » du Christ, jouant un rôle de médiation entre les deux clans rivaux. Ce modèle parental forgera bien entendu la pensée et les actes de sainte Rita tout au long de sa vie.
Ses parents l’avaient longtemps demandée au Seigneur et, alors que tout espoir semblait perdu, sa mère avait reçu de Dieu l’assurance que sa prière était exaucée.
Selon une inspiration Céleste, l’enfant du miracle fut appelée Rita, diminutif de Margarita, ce qui signifie « perle précieuse. » Peu après son Baptême, l’enfant aurait reçu la visite d’abeilles, venues bourdonner autour de son berceau, entrant dans sa bouche entr’ouverte et y déposant du miel sans la blesser. Ce sont là, les premiers miracles attribués à sainte Rita.
Sainte Rita était une enfant courageuse, ayant bénéficié d’une éducation ferme et vertueuse, elle ne rechignait pas à la tâche. Elle était charitable envers les plus démunis, savait observer et sacrifiait aux frivolités préférant prier dans sa chambre.
Vers ses 13 ans, elle souhaite consacrer sa vie à Dieu et embrasser une vie religieuse, mais ses parents préfèrent la donner en mariage. Elle accepte sans rechigner cette décision parentale, souffrant en silence, et se disant même qu’elle n’était peut-être pas faite pour la vie religieuse.
L’homme qu’elle épouse s’avère être un être brutal. Mais, malgré cette relation difficile, sainte Rita demeure intègre jusqu’au bout, se révélant être une épouse et une mère irréprochables. Elle est si douce, si patience, et muette dans son malheur, que tous la surnomment « la femme sans rancune ».
Elle finit par donner deux fils, des jumeaux, à son époux. Et par son abord doux et avenant, elle parvient même peu à peu à changer le caractère de son mari, le convertissant à la paix et la charité.
Par sa foi et sa confiance, elle a ainsi transformé une situation douloureuse et insoluble en une pluie de grâces et de joies. C’est là que réside la force de sainte Rita : qu’importe la situation et le degré de difficultés, elle ne cesse jamais de prier et de tout confier au Seigneur. Convaincue que Dieu est maître de tout, elle ne doute jamais de sa capacité à écouter ses suppliques. Patiente, elle laisse le temps faire son œuvre, ne remettant jamais en question l’Amour et la présence du Seigneur dans sa vie.
Après 18 ans de mariage, son mari avait ainsi fini par se tourner vers Dieu, par s’adoucir et demander pardon mais ses détracteurs profitèrent de ce revirement et il fut assassiné dans la rue. Les deux jumeaux réclamèrent alors vengeance, ce que sainte Rita redouta plus que tout. Elle n’eut de cesse de prier pour eux, demandant même au Seigneur qu’ils meurent en pardonnant plutôt que de vivre dans la vengeance. Quelques mois plus tard, ses deux enfants sont emportés par la peste, non sans avoir demandé le pardon.
« O Dieu, qui avez daigné conférer à Sainte Rita une si grande grâce qu’elle ait aimé ses ennemis, et porté dans son cœur et à son front les signes de votre charité et de votre Passion ; accordez-nous, nous vous en prions, par son intercession et ses mérites, d’épargner comme elle nos ennemis et de contempler les douleurs de votre Passion ; en sorte que nous obtenions les récompenses promises aux doux et aux affligés, vous qui vivez et régnez, avec Dieu le Père, dans l’unité du Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il ! »
Veuve et sans enfants, elle décide d’entrer dans les ordres, mais on lui refuse par deux fois l’accès de par son statut : aucune veuve admise dans la communauté.
Elle ne cesse de prier pour qu’on lui accorde de pouvoir enfin accomplir sa vocation.
Une nuit qu’elle veillait en priant, elle s’entendit appeler ; elle se leva et ouvrit la porte derrière laquelle elle vit les Saints qu’elle avait invoqués : Saint Jean-Baptiste, Saint Augustin et Saint Nicolas de Tolentino.
Comme dans un rêve, elle les suivit, parcourant les ruelles désertes et sombres qui la menèrent devant le Couvent.
Comme manœuvrée par une main invisible, la porte s’ouvrit pour la recevoir. Les Saints compagnons disparurent et Rita se retrouva seule à l’intérieur de la chapelle où la trouvèrent les Religieuses.
Le miracle était si évident qu’on la reçut cette fois-ci avec joie.
On lui accorda finalement l’admission à condition qu’elle réconcilie le clan de son mari et le clan de son assassin. Contre tout attente, elle y parvient.
L’Abbesse lui attribua comme tâche d’arroser chaque matin et chaque soir un arbre mort… Sainte Rita s’exécuta et accomplit avec sérieux cette tâche qui semblait pourtant ridicule. Dieu y vit un acte qui lui plut, et le lieu retrouva ses feuilles et une vigne se forma.
Un Vendredi-Saint, après un Carême prêché par un Franciscain, elle demanda à être configurée au Christ. Elle reçut, sur le front, dans une extase, un des stigmates de la Passion qui ne la quittera plus.
Un jour, une parente lui rendit visite et souhaita lui faire un cadeau. Sainte Rita, mourante, lui demanda de lui cueillir une rose dans le jardin familial, alors que l’on était en plein cœur de l’hiver. A nouveau, contre toute attente, la visiteuse revint avec la rose demandée, une rose splendide.
Tous ces épisodes miraculeux contribuèrent à sa légende et fit d’elle la Sainte des causes impossibles.
Sainte Rita vivra ses dernières années en recluse, avec pour seule nourriture l’Eucharistie, attendant dans la Paix l’heure de Dieu.
Un jour sa chambre fut inondée de lumière : Jésus et Marie apparurent et lui annoncèrent son départ vers le Ciel.
Trois jours après cette apparition, Rita, serrant sur son cœur le Crucifix qu’elle avait tant aimé, rendit son âme à Dieu.
Elle avait soixante-seize ans. Son visage émacié prit un air de beauté incomparable, l’horrible plaie du stigmate se changea en un rubis éclatant, exhalant un suave parfum, même son corps sembla rajeunir et demeurera intact. A l’heure d’aujourd’hui, si vous vous penchez sur son linceul, elle vous paraîtra décédée du matin. Et son corps n’a subi aucun traitement ni embaumement, c’est un miracle qui dépasse jusqu’aux explications de la science.
Pour annoncer sa mort, les cloches du Monastère s’ébranlèrent d’elles-mêmes, et la foule accourue défila devant sa dépouille glorieuse. Elle fut canonisée par le peuple avant de l’être par l’Eglise.
Les miracles par l’intercession de sainte Rita sont innombrables et perpétuels.
“Ô glorieuse Sainte Rita,
toi qui es dans le Ciel une protectrice puissante auprès de Dieu,
nous nous tournons vers toi avec confiance et abandon.
Interviens auprès du Seigneur tout-puissant et bon.
Aide-nous auprès de Dieu.
C’est sur ton intercession que nous avons basé notre confiance :
couronne nos espoirs, entends nos prières.
Ô Dieu éternel dont la miséricorde est sans mesure et la bonté infinie,
nous Te rendons grâce pour les bienfaits que Tu nous accordes
par les mérites de Sainte Rita.
Ô toi qui es si bonne, Sainte Rita,
fais que nous devenions de plus en plus dignes de la miséricorde de Dieu et de
ta protection.
Amen.”