La Fête Dieu ou fête du Saint-Sacrement est toujours fixée le jeudi qui suit la fête de la Très Sainte Trinité et célèbre le Corps et le Sang du Christ.

Cette célébration a été fondée au Moyen-Age, elle a peiné à s’imposer et est plus particulièrement populaire en Espagne et en Italie, où le défilé du Saint-Sacrement est un grand évènement.

C’est au XIIIe siècle qu’ont lieu ses prémices, sous l’impulsion de sainte Julienne de Cornillon qui eut une vision lui faisant comprendre qu’une fête manquait au calendrier liturgique, rendant l’Eglise incomplète. Elle fut aidée par la bienheureuse Eve de Liège dans sa mission afin qu’une fête consacrée spécialement au Corps et au Sang du Christ soit créée.

Cette solennité fut officiellement instaurée par le pape Urbain IV après qu’un signe eut lieu à la Cathédrale d’Orvieto, à Bolsena, en 1263 : un prêtre de Bohême, Pierre de Prague,  faisait un pèlerinage et nourrissait de sérieux doutes quant à la présence du Christ dans l’eucharistie. Lors d’une messe qu’il célébra, l’hostie prit une couleur rosée et des gouttelettes de sang tombèrent sur l’autel.

Cette solennité puise son origine dans un contexte culturel et historique particulier, notamment par l’hérésie de Bérenger de la Tour qui niait la présence réelle du Christ dans l’eucharistie. Le pape Urbain IV a écrit qu’ « il est juste néanmoins, pour confondre la folie de certains hérétiques, qu’on rappelle la présence du Christ dans le très Saint-Sacrement ».

Ainsi la fête du Saint Sacrement est une célébration significative et signifiante de la présence permanente, réelle et agissante du Christ mort et ressuscité. Elle est la réalisation concrète de la promesse de Jésus « Et voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » (St Matthieu, XXVIII, 20).

Durant la procession du Saint-Sacrement, le prêtre porte l’eucharistie au cœur des rues et des places, décorées pour l’occasion par des guirlandes et des draperies, les enfants jetant des roses sur le chemin. Une étape est faite au reposoir de la Fête-Dieu, un autel couvert de fleurs, où l’ostensoir contenant l’hostie consacrée est exposé face à l’adoration des fidèles. La foule est encensée et bénie avec l’eucharistie.

La fête du Corps et du Sang du Christ commémore l’institution du sacrement de l’eucharistie, l’action de grâce rendue par Dieu. Le terme d’ « Eucharistie » signifiant d’ailleurs en grec reconnaissance, gratitude, action de grâces.

C’est un appel à approfondir le sens de l’eucharistie et sa place dans notre vie. 

C’est Dieu qui donne son amour et la vie éternelle par le pain et le vin, représentant son corps et son sang : « Je suis le Pain Vivant descendu du Ciel ; celui qui mange de ce Pain vivra éternellement, et le Pain que je donnerai, c’est ma Chair pour la vie du monde. » (St Jean VI, 51)

C’est recevoir entièrement Jésus en nous : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (St Jean VI, 56).

La Fête-Dieu est un peu différente car davantage centrée sur l’adoration de la présence réelle du Christ.

« Le Seigneur crucifié et ressuscité est vraiment, réellement et substantiellement présent dans l’Eucharistie et le demeure tant que subsistent les espèces du pain et du vin. On lui doit non seulement le plus grand respect mais notre culte et notre adoration. C’est là le Cœur de l’Eglise, le secret de sa vigueur ; elle doit toujours veiller avec un soin jaloux sur ce mystère et l’affirmer dans son intégralité. » (Jean Paul II, message au congrès eucharistique de Lourdes, 21 juillet 1983.)

La première communion est souvent réalisée le jour de la Fête-Dieu.

Prière pour la fête du Saint-Sacrement

Mon Seigneur et mon Dieu,
je me prosterne humblement
et vous adore.
Je me sens impuissant à considérer
votre immense bonté,
votre amour infini dans la sainte Hostie.
Puis je me reconnais incapable
d’égaler ma gratitude
à cet incompréhensible bienfait,
plus je vous supplie avec instance
de mettre vous-même dans mon cœur,
les sentiments qui me manquent.
Faites que votre amour me détache
du monde et de moi-même,
et me suggère les paroles
qui peuvent mieux vous exprimer
mon désir de vous aimer et d’être,
à la vie, à la mort,
tout à votre divin Cœur