C’est l’histoire de deux jeunes enfants, pauvres et peu instruits, sans culture ni éducation religieuse.

Mélanie, âgée de 14 ans, aide ses parents à la ferme en gardant le bétail et mendie parfois pour récupérer quelque argent pour la famille.

Maxime, âgé de 11 ans, perd très tôt sa mère et se retrouve malmené par sa belle-mère. Il passe alors beaucoup de temps dehors afin de lui échapper.

Les deux enfants ne se rencontrent que l’avant-veille des apparitions de la Vierge Marie au lieu-dit La Salette.

Le 19 septembre 1846, les deux bergers font paître leur troupeau dans la montagne alpine. Ils remontent jusqu’à la Fontaine des Hommes où ils prennent un maigre repas et s’endorment dans les herbes, contrairement à leur habitude.

Mélanie émerge la première, ne voyant plus les bêtes et inquiète, elle réveille Maxime. Ils retrouvent le troupeau un peu plus loin. Redescendant le plateau, ils aperçoivent soudainement un éclatant globe de lumière irradiant tout le vallon. Les enfants, restant sur leurs gardes, voient la lumière virevolter avant de s’entrouvrir pour laisser découvrir une « belle Dame » assise, le visage entre ses mains, les coudes sur les genoux, en pleurs, semblant inconsolable.

Les enfants ne savent quoi faire, ignorant qui est cette dame.

La Sainte Vierge se redresse alors et s’avance vers eux : « Avancez mes enfants, n’ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle ».

Son visage est doux, beau mais accablé d’une tristesse infinie. Ils avancent alors à leur tour vers elle, rassurés et émerveillés. C’est Mélanie qui distingue le mieux la physionomie de la Dame, Maxime rapporta n’avoir pu déceler que le bas de son visage, le reste étant resté dans la lumière. Mélanie perçoit également les larmes qui s’écoulent, se transformant en étincelles de feu en s’évanouissant dans la lumière.

La Dame conte alors son tourment aux petits bergers.

« Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si lourd et si pesant que je ne puis plus le retenir. Depuis le temps que je souffre pour vous ! Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse pour vous ; et vous autres, vous n’en faites pas cas ! Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j’ai prise pour vous !

« Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l’accorder. C’est ça qui appesantit tant le bras de mon Fils ! Ceux qui conduisent des charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon Fils ! Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon Fils. » […]

« S’ils se convertissent, les pierres et les rochers se changeront en monceaux de blé, et les pommes de terre seront ensemencées par les terres. » […]

« Eh bien ! mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple. »

Au cours de l’échange, elle pose des questions aux enfants sur les récoltes et sur leur instruction religieuse, leur précisant qu’il leur faut dire la prière matin et soir. Elle révèle à chacun un secret. Puis elle se détourne, gravit le plateau et s’élève tout doucement pour atteindre les hauteurs du firmament.

Suite à cela, l’eau de la petite fontaine qui était tarit s’est remise à couler.

Le soir venu, en rentrant de leur excursion, les enfants racontent leur vision à leurs proches, puis aux autorités religieuses puis aux pèlerins qui viendront ensuite. Une longue enquête fut entreprise avant que l’apparition de Notre Dame de la Salette ne soit reconnue par l’Eglise le 19 septembre 1851. Elle est, avec les apparitions de Notre Dame de Fatima, la seule apparition ayant un prolongement caché à caractère prophétique et apocalyptique. Le récit de Notre Dame de La Salette et celui de Notre Dame de Fatima sont de fait indéniablement connectés.

Quand au secret que chaque enfant a reçu et qu’ils ne devaient pas révélés dans l’immédiat, ils l’ont porté, chacun à leur façon, et ont tenu leur parole jusqu’au jour où l’évêque qui dirigea l’enquête d’authenticité leur demanda de l’écrire, ne l’adressant qu’au Pape lui-même. Maxime rédigea en premier le sien, puis Mélanie bien que réticente en fit de même face à la pression.

L’enquêteur en pleura en les lisant et le Pape en blêmit. Les documents furent conservés au Vatican et considérés comme perdus. Ils furent retrouvés en 1999.

Le secret de Maxime :

« Si mon peuple continue, ce que je vais vous dire arrivera plus tôt, s’il change un peu, ce sera un peu plus tard. La France a corrompu l’univers, un jour elle sera punie. La foi s’éteindra dans la France ; trois parties de la France ne pratiqueront plus de religion, ou presque plus, l’autre partie la pratiquera sans bien la pratiquer. Puis, après [cela], les nations se convertiront, la foi se rallumera partout. Une grande contrée dans le nord de l’Europe, aujourd’hui protes­tante, se convertira : par l’appui de cette contrée toutes les autres contrées du monde se convertiront.

Avant que tout cela arrive, de grands troubles arriveront, dans l’Église, et partout. Puis, après [cela], notre Saint-Père le pape sera persécuté. Son successeur sera un pontife que personne [n’]attend. Puis, après [cela], une grande paix arrivera, mais elle ne durera pas longtemps. Un monstre viendra la troubler. Tout ce que je vous dis là arrivera dans l’autre siècle, [au] plus tard aux deux mille ans. »

Le secret de Mélanie :

« Le temps de la colère de Dieu est arrivé! Si, lorsque vous aurez dit aux peuples ce que je vous ai dit tout à l’heure, et ce que je vous dirai de dire encore, si, après cela, ils ne se convertissent pas, en un mot, si la face de la terre ne change pas, Dieu va se venger contre le peuple ingrat et esclave du démon. Mon Fils va faire éclater sa puissance! Paris, cette ville souillée de toutes sortes de crimes, périra infailliblement. Marseille sera détruite en peu de temps. Lorsque ces choses arriveront, le désordre sera complet sur la terre, Le monde s’abandonnera à ses passions impies. Le pape sera persécuté de toutes parts : on lui tirera dessus, on voudra le mettre à mort, mais on ne lui pourra rien, le Vicaire de Dieu triomphera encore cette fois[-là]. Les prêtres et les religieuses, et les vrais serviteurs de mon Fils seront persécutés, et plusieurs mourront pour la foi de Jésus-Christ. Une famine régnera en même temps. Après que toutes ces choses seront arrivées, beaucoup de personnes reconnaîtront la main de Dieu sur elles, se convertiront, et feront pénitence de leurs péchés. Un grand roi montera sur le trône, et régnera pendant quelques années. La religion refleurira et s’étendra par toute la terre et la fertilité sera grande, le monde content de ne manquer de rien recommencera ses désordres, abandonnera Dieu, et se livrera à ses passions criminelles. [Parmi] les ministres de Dieu, et les Epouses de Jésus-Christ, il y en a qui se livreront au désordre, et c’est ce qu’il y aura de [plus] terrible. Enfin, un enfer régnera sur la terre. Ce sera alors que l’Antéchrist naîtra d’une religieuse ; mais, malheur à elle ! Beaucoup de personnes croiront à lui, parce qu’il se dira le venu du ciel, malheur à ceux qui le croiront ! Le temps n’est pas éloigné, il ne passera pas deux fois 50 ans. »

Le message de Notre Dame de la Salette est sombre mais bienveillant, il invite à aimer Dieu et à entreprendre une vie sainte. A se réconcilier, à se convertir et à accepter la miséricorde divine, recouvrant ainsi la joie et la paix, dans les cœurs et dans les foyers.

Prière à « Notre-Dame de La Salette » :

« Souvenez-Vous, ô Notre-Dame de La Salette, véritable Mère de Douleurs, des larmes que Vous avez versées pour moi sur le Calvaire et dans Votre miséricordieuse Apparition ; souvenez-Vous aussi de la peine que Vous prenez toujours pour moi afin de me soustraire aux coups de la justice de Dieu ; et voyez si, après avoir tant fait pour Votre enfant, Vous pouvez maintenant l’abandonner. Ranimé par cette consolante pensée, je viens me jeter à Vos pieds, malgré mes infidélités et mes ingratitudes. Ne repoussez pas ma prière, ô Vierge Réconciliatrice, mais convertissez-moi, faites-moi la grâce d’aimer Jésus par-dessus tout, et de Vous consoler Vous-même par une vie sainte pour que je puisse un jour Vous voir au Ciel. Ainsi soit-il. »