Connaissez-vous vraiment la fête de la Toussaint et la journée des défunts que nous allons tous célébrer cette semaine ?

 

La Toussaint apparaît en Orient au IVe siècle, célébrant tous les martyrs chrétiens, après les persécutions subies à l’époque.  En occident, il faut attendre le VIIe siècle pour qu’elle soit pratiquée, à Rome. Puis, au VIIIe siècle,  en Angleterre, une fête de tous les saints, et pas seulement des martyrs, commence à être célébrée en date du 1er novembre. Au Xe siècle, cette forme de célébration est unanimement adoptée par l’Eglise, tout en conservant une prépondérance en l’honneur des martyrs. C’est, toutefois, seulement au XXe siècle qu’elle est intégrée à la liste des fêtes à célébrer avec l’obligation d’entendre la messe. Elle devient un jour férié et vient préparer et illuminer la journée du lendemain en souvenir des défunts.

La célébration du 2 novembre trouve son origine en 998, au monastère bénédictin de Clugny, qui instaure la commémoration de tous les frères défunts. La pratique s’étend ensuite aux autres monastères, puis aux paroisses, et au XIIIe siècle, Rome l’inscrit sur le calendrier de l’Eglise universelle. Toutefois, c’est très tôt dans la chronologie du christianisme que s’installe en vérité cette conviction que les vivants doivent prier pour les morts. Sainte Monique, à l’heure de sa mort, à demander à son fils, Saint Augustin, de se souvenir d’elle «  à l’autel du Seigneur, partout où tu seras ». Pendant le haut Moyen Âge, on célèbre l’Office des morts à l’anniversaire du décès de la personne.

Il est intéressant de savoir, cela mis à part, que le mois de novembre a toujours, au travers des millénaires, était considéré comme le mois de la mort et des défunts.

Le 1er novembre est ainsi la célébration de tous les saints, connus ou non, qui ont consacré leur vie au Christ. Cela nous rappelle que la voie de la sainteté n’est en aucun cas inaccessible et peut s’ouvrir par des chemins différents.

Le 2 novembre commémore plus généralement tous les fidèles défunts, car l’ensemble des morts méritent d’être honorés, et potentiellement ils sont des saints en devenir après le Jugement Dernier. Cela nous rappelle en outre la réalité de la mort, mais aussi la résurrection et l’espérance en la vie éternelle. La prière pour les âmes du purgatoire, en attente, redonne également l’espoir d’améliorer les choses.

Ce sont deux dates fortes qui nous ancrent dans notre foi, dans nos liens familiaux mais aussi dans l’Histoire universelle. Nous nous penchons ainsi sur ce qui a été accompli, sur les souvenirs heureux mais aussi sur les enseignements du passé et ses héritages, tant à l’échelle individuelle que collective. Et, ainsi, pouvons-nous porter un regard sur le temps qu’il reste à venir, sur le chemin qu’il reste à parcourir, toujours sur la voie menant à Dieu.

Si vous le pouvez, vivez ces célébrations en famille, évoquez les souvenirs passés auprès des plus jeunes. Parlez des Saint Patron de chacun, selon son prénom, voire selon son 2e et 3e prénom. La plupart des seconds et troisièmes prénoms sont issus de membres ascendants de la famille, c’est aussi l’occasion de revenir sur la généalogie familiale. C’est un moment de solennité pour le passé, mais aussi d’espérance pour l’avenir, et de fortification des liens présents.

 

 

Tu me reverras donc, transfiguré par l’extase et le bonheur,
non plus en attendant la mort, mais en avançant d’instant en instant,
avec toi qui me tiendras par la main, dans les sentiers nouveaux de la lumière et de la vie,
buvant avec ivresse, auprès de Dieu,
un breuvage dont on ne se lasse jamais et que tu boiras avec moi.
Essuie tes larmes et ne pleure plus si tu m’aimes.
Saint Augustin